lundi 27 février 2017

014 - Au royaume du Swaziland

Elles se tiennent face à nous, dans leurs costumes d'apparat aux couleurs noire et rouge, floqués de la couronne royale. Une première voix, toute en douceur et nuance, donne le ton. Tout à coup le chœur s'embrase. Une puissante mélodie s'envole, sous le dôme des arbres environnants. Nous ne comprenons pas un seul mot de cette chanson. Pourtant, nous en ressentons toute l'émotion. Ce gospel nous émeut. Il en émane des images de liberté, de grands espaces, de croyances ancestrales. On pourrait même y trouver un goût de souffrance, de résistance. Devant ce chœur de femmes du Swaziland, c'est toute la savane qui s'anime, avec les lionnes s'approchant des plans d'eau à la tombée du jour, les antilopes s'envolant au-dessus des hautes herbes, ou les puissants buffles scrutant l'horizon. Ce chant est tout simplement beau, et comme tout ce qui est beau, cela en devient profondément émouvant, rare.



 
Nous sommes arrivés depuis quelques heures sur les terres du royaume du Swaziland. Petit pays frontalier de l'Afrique du Sud et du Mozambique, peuplé d'à peine 1,5 million d'âmes. Le Swaziland, est une des dernières monarchies absolues du globe. Réputé pour sa tranquillité, et sa tolérance, ce petit pays sera notre hôte l'espace d'une journée. Nous y sommes arrivés au bout d'un trajet de trois heures, après avoir suivi une large et confortable langue de bitume, passant par la ville de Manzini. Nous faisons halte pour la nuit dans une région de moyenne montagne, au climat équatorial. Les rivières sont grosses et les ruisseaux gonflés, car il n'a pas cessé de pleuvoir tout au long de la semaine dernière. La nature est humide et verdoyante.
Nous nous installons dans notre lodge à « Ezulwini », le « Mantenga Lodge ». Nous disposons d'une petite maisonnette en bois, reposant sur pilotis et surplombant la rivière, perdue au milieu d'une luxuriante forêt. 


Pour terminer la journée, nous décidons de faire une balade sur le sentier en contrebas menant jusqu'à un village traditionnel où, à 16hoo, a lieu un concert de gospel avec danses traditionnelles. Nous empruntons une piste de terre, longeant la rivière, et devant nous mener jusqu'au village. Au bord du sentier, nous croisons deux panneaux inquiétants, le premier nous dit « Attention aux crocodiles », et le deuxième plus naïf, mais tout aussi explicite, reproduit le dessin d'un crocodile, avec en gros le mot « Beware ». Nous accélérons le pas, désirant nous éloigner au plus vite des bords de rivière. Arrivés au village, le concert a déjà commencé. Nous tombons sous le charme de ces touchantes et magnifiques voix du Swaziland.



Au retour, comme à l'aller, nous accélérons notre rythme de marche au moment de passer devant les deux panneaux de mise en garde.  Et, comme à l'aller, le passage se déroule sans problème !  Arrivés dans notre maison, nous avons la surprise de nous retrouver nez à nez avec un singe en train de déguster nos biscuits dans notre chambre. La frayeur est partagée avec l'animal qui s'enfuit aussitôt par la petite fenêtre que nous avions laissé ouverte.
L'émotion passée, nous achevons la journée, sur la terrasse qui domine l'immense vallée plongée dans l'obscurité. 
Dans une semaine, jour pour jour, il en sera terminé de notre périple en Afrique du Sud.  Ce soir, sur notre table de chevet, manque l'ancien testament, présent jusqu'ici dans toutes les chambres des étapes de notre voyage. 
Demain, nous quittons le Swaziland, pour entrer à nouveau en Afrique du Sud, dans la région du Mpumalanga, dans la savane du Parc Kruger. Les prochains jours s'annoncent également riches en émotions, et en images magnifiques.

Texte : HL 
Photos : FL
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire