vendredi 24 février 2017

011 - En pays zoulou

Durban, déploie ses tentacules citadines, sur lesquelles des milliers de véhicules avancent à l'unisson. Parfois large de cinq voies parallèles, l'autoroute périphérique ne parvient pas à évacuer le flot de voitures de cette fin d'après-midi. Depuis maintenant près d'une heure, nous progressons au milieu de ce raz de marée de carrosseries, avec l'espoir de pouvoir nous extirper au plus vite de la masse.
Pourtant, ce matin, en quittant les hautes montagnes, nous étions loin d'imaginer nous retrouver quelques heures plus tard, plonger dans les méfaits de la civilisation.
La nuit fût bonne. Les cris des pintades au cou bleuté firent office de réveil. Nous avons pris la route vers les 9h30, pour traverser la province du « Kwazulu Natal », en direction de la côte, et la région de Durban. Nous allons entrer dans le pays Zoulou. D'ailleurs, les noms imprononçables des villes que nous avons traversées, à consonance Afrikaner, sont ici très vite remplacés par des noms zoulous, tout aussi imprononçables. 
Nous faisons une première halte près de la petite ville de Howick. Nous y admirons une chute d'eau de près de 95 mètres de hauteur, qui fait la réputation de la bourgade, et lui permet d'attirer les touristes. 


Cette cité tranquille possède un deuxième attrait, historique cette fois. C'est là, que Nelson Mandela fût arrêté en 1962, sur dénonciation, pour être emprisonné,  alors qu'il tentait d'échapper à la police, déguisé en camionneur. Un musée de l'apartheid y est installé (actuellement en travaux d'agrandissement). Une sculpture originale marque cet épisode de l'histoire de Mandela. De hauts poteaux en fer, sont plantés dans le sol. Si on les regarde à un endroit précis, on voit apparaître en dégradé le profil de Madiba, plus connu sous le nom de Nelson Mandela. Ce nom de Madiba, est son nom de clan tribal, et représente la marque d'un profond respect. Le lieu est chargé d'histoire. Jeunes et vieux, blancs et noirs, touristes ou locaux s'y croisent, et ne manquent pas d'y poser pour la postérité familiale. 


Un peu plus loin, après avoir un peu affolé notre GPS, nous prenons la route des mille collines, et ses vallons verdoyants. La circulation y est nettement plus tranquille. Sur ces petits monts arrondis où paissent de robustes vaches, des villages colorés, faits de petites huttes rondes aux toitx de chaume, se succèdent. Au bord des routes, les hommes conduisent les troupeaux, les enfants jouent, les femmes portent des fardeaux. C'est la vie des campagnes, si éloignée et pourtant géographiquement si proche de la folie citadine des environs de Durban. Nous dépassons de nombreux taxis collectifs qui déposent les collégiens rentrant au village en cette fin de semaine, et embarquant les travailleurs. Ici, nous ne croiseront qu'une population essentiellement noire. Les enfants nous font bonjour de la main, semblant s'interroger sur notre présence. La route épouse les contours des collines, et reste très agréable.







Nous poursuivons sur quelques kilomètres, avant de tomber nez à nez sur la folle circulation de la nationale 3. Nous parvenons néanmoins à sortir du trafic. Bien fatigués, mais tout heureux d'être là, nous garons notre véhicule devant la superbe maison d'hôte, qui va nous abriter pour la nuit.
Rien de mieux qu'un magnifique plateau de fruits de mer, sur une terrasse surplombant l'océan indien, et patinée par l'air marin, pour nous refaire une petite santé. Filet de poisson, moules à la crème, beignets de calamars, et langoustines grillées, se partagent notre assiette, avec pour compagnon, un bon et frais « Sauvignon blanc ». Nous sommes pour quelques jours, sur la coté Ouest du pays. Demain, avec de la chance, nous pourrons voir les hippopotames.


Texte : HL
Photos : HLN et FL

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