mercredi 10 février 2016

0010 - Sur l'Altiplano, en direction de Cusco

Il est six heures trente du matin. Comme toujours depuis notre arrivée à Puno, il pleut. Nous nous rendons à la gare routière afin de prendre le bus, direction la cité impériale de Cusco, désignée comme le centre du monde par les incas. Notre trajet devrait prendre six heures. En route, il est prévu que nous nous arrêtions en divers endroits, ce qui devrait rendre le voyage moins monotone. Notre autocar est réellement confortable, avec guide hispanophone, et service à bord par une charmante hôtesse péruvienne. Il est vrai que le Pérou ne possède que de très rares lignes de chemins de fer. Le transport en autocar y est donc parfaitement organisé, et se substitue au train. Notre route nous amène au bord de l'Altiplano, cette région de hauts plateaux entourée de montagnes. 
Avant cela, nous découvrons des vestiges pré-incas dans le village de Pukara, avec sa petite place des armas, où les marchands ambulants sont déjà installés.
Quelques kilomètres plus loin, nous franchissons le col de La Raya, haut de 4.300 mètres, pour plonger dans la vallée andine où se développa la civilisation inca, abandonnant derrière nous l'Altiplano. 


 

C'est un tout autre paysage qui nous attend. Une large, très large vallée verdoyante, immensité de pâturage qui pourrait faire penser aux paysages de Mongolie. L'élevage semble être, ici, la première occupation. Vaches, alpagas, moutons  paissent en liberté dans des prairies rivalisant d'un vert flamboyant.



Les fermes succèdent aux petits villages, et notre route va bon train, sous le soleil revenu très vite, précéder notre avance. Après un bon repas, nous nous arrêtons au site inca de Viracocha. Ce temple, aux dimensions étonnantes, est notre premier contact avec le civilisation inca, et préfigure des découvertes qui nous attendent.

Un peu avant Cusco, notre sommes ébahis par la richesse des décorations de l'église du village d'Andahuaylillas, baptisée "la chapelle sixtine des Andes".

Impossible de distinguer, le temps de notre visite, tous les détails qui ornent murs et plafonds. Fresques murales, tableaux surdimensionnés contant la vie des saints catholiques, enserrés dans d'épais cadres de bois de cèdres recouvert de dorures, statues colorées, plafonds entièrement peints, chœur monumental sculpté du sol au plafond et recouvert d'or, tabernacle et hôtel en argent, tout ici témoigne de la ferveur religieuse des péruviens. La religion catholique est ici mélangée avec la religion andine. Les représentations du soleil et autres croyances andines, côtoient les visages du christ, de la vierge et des apôtres. On peut y admirer une copie du "christ noir", appelé par les péruviens "el senor de los temblados" (le seigneur des tremblements de terre), représentant un Jésus Christ, à la peau très sombre, crucifié. La statue authentique est dans la cathédrale de Cusco. Lors du tremblement de terre, cette statue est restée intacte. Depuis, elle fait l'objet de vénération.
En fin d’après-midi, nous entrons dans Cusco, non pas en conquistadors, mais avec la sensation de pénétrer une cité, imprégnée d'une histoire qui, bien que lointaine, fait encore rêver, et garde tout son mystère.
Depuis, quelques jours, les péruviens nous préviennent que la météo est ainsi faite, en cette période : la pluie très tôt le matin, puis soleil ou  nuageux l’après-midi, et à nouveau la pluie en fin de journée. Et, en effet, à peine installés dans notre hôtel, les gouttes résonnent.
Avant une nuit réparatrice, nous dégustons dans un sympathique petit restaurant, les "anticucho" de bœuf (brochettes de cœurs de bœuf grillés).

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