samedi 6 février 2016

006 - A Coporaque, village de la vallée de Colca, chez l'habitant

Depuis quelques minutes, nous avons quitté Arequipa, deuxième ville du pays, avec ses trois millions d'habitants. Comme toujours, nous avons traversé les zones industrielles, avant de croiser les fragiles maisonnettes de tôles et de planches des bidonvilles. Ici, on appelle les bidonvilles, «les villages jeunes», comme pour se convaincre d'un avenir plein d'espoir. 
Maintenant, le chauffeur de notre bus fait ronfler les moteurs, la pente s'accentue, et nous nous élevons à chaque virage. Devant nous, les colonnes de lourds camions s'allongent, ralentissant notre progression.

 Nous allons faire le tour de l'un des trois volcans, pour nous envoler vers le premier col culminant à 4.200 mètres.
Nous suivons la route «trans pacifique», qui relie le pacifique à l'atlantique. Arrivés sur le plateau, nous entrons dans le parc national «Reserva Aguada blanca», dans laquelle, faune et flore sont protégées. Ici, la  végétation a bien changé. Terminée la zone désertique, place à la pampa avec ses touffes d'herbes brûlées par le soleil, ses petits bosquets, et ses cactus. Et, tout à coup, derrière un petit arbre, nous les apercevons, tête haute, yeux grand ouverts, robe marron clair, ce sont les vigognes.

Maîtresses des lieux, elles arpentent la pampa, en petits groupes, avec sérénité et élégance. Nous allons croiser, bien souvent, ce petit camélidé au cours de notre traversée du plateau. Un peu plus loin, ce sont les troupeaux d'Alpaga qui broutent les tapis herbeux, accompagnés de puissants lamas à la robe noire et marron foncé.

Les vigognes sont protégées et vivent donc ici en pleine liberté. Les alpagas et les lamas eux, sont élevés par les paysans pour leur fameuse laine et leur viande. 



Notre route se poursuit, et nous quittons la «trans pacifique» qui rejoint Cuzco, pour nous élever davantage, en direction de «Coporaque», petit village où nous allons passer deux nuits. Une vingtaine de kilomètres plus loin, nous franchissons pour la première fois de notre vie, un col à plus de 4.900 mètres d'altitude.


Les oreilles sifflent un peu, l'équilibre est mis à rude épreuve, mais cela se passe quand même bien. Après la photo pour immortaliser cet instant, nous entamons une descente vertigineuse qui termine de nous secouer. Une petite heure après, nous entrons dans la vallée de colca. L'entrée est marquée par un péage dont chacun doit s'acquitter : soixante dix soles pour les touristes  et vingt soles pour les Péruviens. Un nouveau paysage nous attend. Ici, c'est le vert qui domine la palette naturelle. L'eau venue des montagnes permet diverses cultures pratiquées en traversiers au flans des collines. Enfin, nous arrivons en vue de la petite ville de Coporaque, où nous attendent nos hôtes pour ces deux prochains jours, Dionisio y Roçio. Ils possèdent une petite maison au cœur de la ville, où ils accueillent touristes et routards par l'intermédiaire d'une association créée entre les habitants du village. Elle, nous accueille dans la robe traditionnelle de la vallée de Colca, véritable explosion de couleurs et son chapeau à larges bords reprenant les couleurs de la robe avec petits brillants incrustés.

Lui, rentre tout juste de faire manger ses chevaux, et achève une rude journée de labeur. Un large sourire s'accroche à leur visage, couleur de leur terre. Juste le temps de faire connaissance, et d'échanger quelques mots, que déjà, les plus courageux et les plus en forme, s'engagent pour une randonnée de deux heures menant jusqu'à d'anciennes tombes. La randonnée s'annonce compliquée car le petit sentier serpente à flan de montagne avec un dénivelé important. Certains d'entre nous subissant déjà le mal des hauteurs ont renoncé à cette sortie, préférant une découverte tranquille du village.
Pour les autres, malgré l'altitude et la fatigue, nous découvrons un paysage magnifique, et une vue imprenable sur la large vallée de Colca.
De retour à la «maison», une douche un peu fraîche nous redonne des forces, avant le bon petit repas, au cours duquel nous dégustons une succulente soupe au poulet, et de l'alpaga en sauce accompagné de riz et de pomme de terre en purée avec un arôme d'orange.
Nous goûtons à la tisane de coca aux vertus spécifiques pour lutter contre le mal de l'altitude. Depuis le départ, nous avons goûter successivement les bonbons au coca, la tisane au coca, pour amoindrir ce mal andin, avec, il faut bien le dire, plus ou moins de réussite pour certains d'entre nous. Nous mangeons en compagnie de toute la famille, à laquelle se sont joints, les deux petites filles Rubith et Shamira. Ce repas partagé est un moment très agréable, avec cette modeste famille. Les enfants, attentifs aux paroles de leurs visiteurs d'un soir, racontent leur journée, et la soirée projection offerte par une ONG de passage, à laquelle elle viennent tout juste d'assister. Soudain, des "clip, clop, clip", se font entendre sur la tôle ondulée de la maison, c'est la pluie qui s'invite. Cela ne durera pas trop longtemps. Notre première nuit en haute altitude sera difficile et agitée.

Deuxième jour chez nos hôtes Péruviens. Le mal des hauteurs a laissé des traces, et c'est un peu hésitants que nous prenons notre petit-déjeuner. Heureusement, un grand soleil éclaire la vallée, et c'est avec entrain, que nous nous avançons vers une nouvelle marche, qui nous amène vers les hauteurs où paissent les vaches.
Il nous faudra une bonne heure pour rejoindre un champ de hautes herbes, limité par des murs en pierres sèches, où de solides vaches noires et blanches se laissent traire par une petite dame en costume traditionnel.
Une fois, le lait collecté, il lui faudra à peine une heure pour mettre en forme, juste avec ses mains et aidée de quelques instruments de fortune,  une dizaine d'épais fromages blancs, destinés à la vente dès le lendemain, dans l'une des petites épiceries du village.
Nous redescendons vers la petite ville, où nous attendent une bonne truite de montagne et sa purée de quinoa au fromage du pays. La pluie fait à nouveau son apparition, et retarde notre seconde sortie du jour. Une fois, le ciel dégagé, nous descendons, à pied, tout au fond de la vallée pour profiter d'un bain d'eaux chaudes naturelles venues du cœur du volcan voisin.
Nous profitons bien de cette éclaircie de courte durée car, au bout de deux heures, des grondements se font entendre et la pluie fait son retour avec un peu plus de véhémence. Nous nous réchaufferons autour d'un bon "maté de coca", avant de déguster un bon poulet à l'orange accompagnés de délicieux beignets de quinoa. Avant la courte nuit qui nous attend, nous jouons au mikado, avec toute la famille qui découvre ce jeu. 


Demain, le départ est prévu aux aurores. Nous nous avancerons un plus en territoire incas.

1 commentaire:

  1. Bonjour ! Je viens de tomber sur votre blog et j´ai bien aimé votre description. Je souhaite aussi passer 1 ou 2 nuits dans ce petit village. Sauriez-vous me dire comment entrer en contact avec ces habitants, et comment y aller en van (bus?)depuis Arequipa? Merci pour vos commentaire, et peut ~etre vos suggestions ! Cordialement , Philippe.

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