lundi 1 février 2016

003 - Les îles Ballestas et les dunes de sable de Paracas

Il est sept heures du matin. La place du village est déserte, hormis les quelques commerçants qui préparent leur boutique. Le soleil nous attend, impatient de nous offrir les belles couleurs du pacifique. Il fait déjà chaud. Nous apprécions un bon petit déjeuner, avant de prendre la direction de l’embarcadère pour rejoindre le bateau qui doit nous amener jusqu'aux îles Ballestas. La mer est calme, presque d'huile, et notre rapide embarcation s'éloigne vivement du petit port. C'est une large barque, poussée par de puissants moteurs, qui paraît glisser sur l'eau et parfois même voler. Nous faisons un premier arrêt tout près d'une grande île complétement pelée, débarrassée de toute végétation. En longeant ce bout de terre, nous découvrons un vestige de la culture Paracas. Une immense gravure à même le sol, d'une hauteur de soixante dix mètres en forme de chandelier :   "El candelabro". Nous retrouverons ce genre de gravures demain, à Nazca, mais en beaucoup plus grand. C'est assez impressionnant de savoir depuis combien de temps ce monument existe, et de le découvrir en si bon état de conservation. Cette préservation est due à l'absence de pluie, et donc d'érosion.



Nous poursuivons notre trajet, pour atteindre assez rapidement l'objectif de cette matinée : les îles Ballestas. Une fois sur place, on en prend plein les yeux, et on ne sait où donner de la tête. Ces îles, classées réserve nationale marine, sont le refuge de dizaines de milliers d'oiseaux. Pélicans, mouettes des Andes, piqueros, sternes incas au plumage rouge et noir, cormorans, élisent là domicile, en une cacophonie assourdissante. Le spectacle est vraiment magique, et l'envol des pélicans majestueux. Notre bateau se faufile entre des rochers façonnés par la mer, sous des arches de pierre, jusqu'à parvenir à une plage de galets rouges, envahie par une colonie de lions de mer. Lorsqu'ils se tiennent la tête haute, leur crinière séchée par le vent, ils ont cette superbe du roi de la brousse. Par contre lorsqu'ils sont avachis au soleil entre deux rochers, il en est tout autrement. Quelques otaries se mêlent à la foule, et nous apercevons même d'amusants "pingouins de Humboldt". Nous déambulons ainsi pendant une bonne heure afin de ne rien manquer du spectacle, nous approchant au plus prés des lions de mer. Là, un petit semble se tenir prés de sa mère, ici deux mâles se disputent les faveurs d'une promise, le tout couvert par les grognements caverneux de la colonie toute entière. Il est désormais temps de repartir, et de retrouver la terre ferme, heureux d'avoir eu la chance de découvrir cet endroit magnifique. Le soleil chauffe le sable de la petite station balnéaire, nous profitons de ses rayons sur nos serviettes étalées, avant de nous aventurer sur les dunes pour goûter au grand frisson.























Notre chauffeur arrive. Casquette jaune enfoncée jusqu'au sourcil, foulard lui barrant le bas du visage, et une paire de lunettes épaisses pour lui protéger les yeux. Autant dire que nous ne voyons pas le visage de celui qui va nous conduire sur les hautes dunes de sable du désert de Paracas. Il nous fait signe de nous installer dans son véhicule, une sorte de buggy croisé avec un dragster, tout droit sorti du dernier "Mad Max". Huit places rehaussées, protégées par d’impressionnants arceaux de sécurité composent cet engin, dont le moteur à l'air libre, pétarade dès les premiers mètres. Solidement harnachés, nous gagnons avec appréhension les premières pentes sablonneuses. A partir de là, tout va très vite. Il faut simplement s'accrocher avec vigueur. Le buggy semble s’essouffler dès qu'il aborde un montée abrupte, de l'autre côté  par contre c'est la chute libre à toute vitesse. Une meute de chiens désœuvrés fait la course avec nous sur un longue distance avant de renoncer. Très vite, nous nous apercevons que notre chauffeur maîtrise parfaitement la situation, et nous nous laissons aller en toute confiance. La vitesse, le bruit assourdissant du moteur, le décor superbement désertique, constituent un mélange détonant qui fera l'objet de notre discussion du soir autour du désormais traditionnel "Pisco sour".
La journée s'achève sur le front de mer devenu tout à coup très calme. Demain, nous reprenons l'autocar en direction de Nazca. Nous entamerons ainsi notre montée progressive vers les hauteurs de Cuzco.









1 commentaire:

  1. Profitez ! Profitez de chaque instant ! Petits veinards ! Des bises à tous ;D Nathalie Bauer

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