dimanche 14 février 2016

0014 - De la Vallée sacrée à Cusco

C'est sous un soleil déjà chaud, que nous gravissons une à une, les hautes marches du site d'Ollantaytambo.

 
Nous nous élevons vers cette forteresse qui défendait l'accès à la vallée. 








Comme toujours dans les cités incas, les énormes cailloux sont disposés à la perfection  les uns contre les autres (et ont pu résister aux différents tremblements de terre).
Les pierres ainsi rassemblées proviennent de la montagne d'en face, qui doit se trouver à une dizaine de kilomètres. Les incas devait également franchir la rivière au fond de la vallée, et acheminer les pierres tout en haut du site. Il semble que pour cela, ils utilisèrent des cordes et des rondins en pierre. On découvre à l'arrière du site, un long plan incliné à pente douce, qui permettait d'accéder à la forteresse, avec les énormes blocs de rochers déjà travaillés. Çà et là, on rencontre des pierres abandonnées au bord du sentier, et qui ne sont jamais parvenues à destination. Les péruviens donnent à ces blocs, le joli nom de pierres fatiguées. Cette forteresse domine largement la vallée, et offre un point de vue imprenable en cas d'invasion.
Nous en faisons le tour en admirant le merveilleux spectacle de la lumière qui se faufile entre les montagnes escarpées.
 












 Dans notre descente vers le village, nous croisons lamas et alpagas, profitant de l'herbe épaisse et des rayons du soleil.

Il est l'heure de partir. Derrière nous, plane l'ombre du Machu Picchu. Nous nous en éloignons avec regret, mais c'est ainsi, nous devons laisser la place à d'autres qui, comme nous, vont s'émerveiller devant le spectacle. 


Au bout d'une petit heure de trajet, nous parvenons aux salines de Maras. 
Depuis quelques kilomètres, nous traversions un riche plateau consacré à l'élevage et la culture.
 
La vue est saisissante sur ces salines exploitées depuis la période pré-hispanique.
Des milliers de petits bassins s'accrochent désespérément au flan de la colline. De toutes petites terrasses de quelques mètres carrés retiennent l'eau salée qui s'écoulent de la terre en un filet pour, par la suite, s'évaporer par l'effet de la chaleur et laisser s'accumuler les couches de sel. 

Ce sont les paysans qui entretiennent ces minces parcelles et récoltent le sel pendant la période de chaleur. En ce moment, les salines sont laissées au repos pour quelques semaines, pourtant, vu d'en haut, le spectacle est magnifique. Les tâches blanches et roses s'écoulent jusqu'au fond de la petite vallée, tranchant avec le vert des prairies environnantes. Nous traversons à pied ce lieu incongru, et goûtons à l'eau chaude et salée sortie du cœur de la montagne.

Notre prochain arrêt sera un lieu tout aussi atypique, et dégageant un mystère propre à ceux laissés derrière elle par la civilisation inca : le cirque de Moray.

Étonnantes terrasses construites en cercle et s'enfonçant dans la terre. Lieu de vénération de la Pachamama (terre nourricière), de sacrifice, il attire aujourd'hui des touristes mystiques, persuadés de son énergie positive.
A quelques kilomètres de là, toujours sur la route qui nous ramène à Cusco, nous faisons halte au petit village de Chinchero. Nous avons vraiment de la chance, car il s'y déroule la fête de clôture du carnaval. Nous assistons, sur la place, en présence de centaines de spectateurs attentifs, à un rassemblement de groupes de danses traditionnelles, rivalisant de couleurs, dans leurs plus beaux habits d'apparats.





Les familles de paysans sont venus assister au spectacle, et en profitent pour faire leurs achats au marché situé tout près du lieu de la fête. Les enfants et les adolescents sont surexcités, poursuivant les filles pour leur envoyer des ballons remplis d'eau, et les couvrir de mousse.




Et on court, et on crie, et on éclate de rire, dans une ambiance de village où tout le monde se connaît. Sur la place, c'est le concours de groupes de danseurs et danseuses, annoncé par l'animateur local, à grands renforts de décibels.

Au milieu de l'espace de danse, se dresse l'arbre qui a été amené dans la matinée et solidement enfoncé dans le sol.
Les danseurs, armés de petites haches, devront assener des entailles successives dans le tronc de l'arbre. Celui qui fera tomber l'arbre aura à sa charge le coût de la prochaine fête. Les coups sont donc porter avec le plus de retenue possible. La fête bat son plein, lorsque nous quittons le village en pleine effervescence. Il semble que les festivités vont durer jusque tard, à en juger par les verres de boissons locales et de bière qui passent de main en main. 


Nous arrivons à Cusco dans l'après-midi. Nous avons devant nous trois journées pour découvrir les recoins de la ville, et faire mille découvertes. Pour l'instant, la place de la cathédrales est envahie par une nuée de jeunes garçons et jeunes filles qui se poursuivent à coup de bombes à eau, et mousse. Ici aussi et comme partout, on clôture carnaval.

Nous évitons comme nous pouvons les jets d'eau, et nous réfugions à la terrasse d'un café pour regarder ces jeux bien innocents, de loin, et bien à  l'abri.
Le soleil est maintenant couché. Nous retrouvons notre petit hôtel pour goûter un repos bien mérité, après cette longue journée de route, et de découvertes.


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