samedi 13 février 2016

0013 - La merveille des Andes

Tout d'abord, il faut se lever tôt (4h15), prendre un bon petit déjeuner tout en baillant, et se forcer à bien ouvrir les yeux. Une vingtaine de minutes jusqu'à la gare ferroviaire, dans une semi-obscurité. Trouver sa place dans le train, et patienter jusqu'au départ.

Ce premier train est la meilleure solution, car il permet d'arriver les premiers sur le site. Confortablement installés, nous frémissons aux tremblements de notre wagon, qui annonce le départ. Aussitôt, une charmante hôtesse, Isabel, secondée par son acolyte Marco, vient nous proposer une boisson chaude et un petit encas. Ils sont en charge de ce seul wagon, et seront à nos petits soins jusqu'au terminus.
Le trajet va prendre une heure trente, pendant lequel nous allons suivre les méandres de la rivière Urubamba. Un flot de remous coléreux et terreux descendu de la montagne s'incruste dans l'étroite vallée à une vitesse vertigineuse, provoquant des rugissements assourdissants, que nous entendrons encore, bien haut dans les sommets. Le toit panoramique de notre wagon, nous permets d'admirer les aplombs rocheux qui nous surplombent. Ici, le train a fait sa place entre roche et rivière, et nous passons souvent très proches de l'une et de l'autre.

Nous pouvons même apercevoir le glacier d'une montagne, grignoté par une brume qui devra s'estomper très bientôt. Car oui, il fait beau et même très beau. Notre chance ne nous quitte pas. Depuis deux jours, le Machu Picchu se cache des regards, derrière une épaisse couche de brume. Mais, pour nous, tout à l'heure, il se dévoilera. Merci soleil andin, que les incas vénérèrent comme un dieu. 

Un heure trente précise après notre départ, nous voici à « Aguas Calientes », petite ville à l'ambiance Himalayenne. Ici, tout respire le Machu Picchu, les échoppes de souvenirs, bien entendu, mais également les va-et-vient des navettes, les départs de treks, avec hommes et femmes pliés sous le poids de lourds sacs à dos. L'agitation est fabuleuse, nous sommes là, à l'ombre d'une des dix nouvelles merveilles du monde, et nous ne savons pas vraiment quelle sera notre réaction. Billets en mains, il nous faut maintenant grimper dans la navette, pour un trajet d'une trentaine de minutes, sur une piste en terre, où se croisent interminablement les autocars faisant la montée et la descente. Nous approchons. Le village d'Aguas Calientes devient tout petit au fond de la vallée. Virages, épingles  à cheveux, se succèdent, quand tout à coup, le bus coupe ses moteurs. Nous y sommes. Encore une longue montée abrupte sur une petit sentier empierré, puis quelques mètres, les dernières marches avalées sans effort, et là, le souffle est coupé. Non pas par l'effort, mais par cette vision unique, magique, une vue imprenable, plongeante, sur un site merveilleux : le Machu Picchu. Lors de notre dernier voyage aux Indes, nous avions été émerveillés par le romantisme dégagé par le Taj Mahal. Ici, une puissance, née de la juxtaposition du travail de l'homme et de la force la nature, nous happe. Le regard est aimanté par ce pic rocheux, cette couleur, ces pierres alignées, cet équilibre parfait. Il semble que tous les visiteurs partagent cette sensation, car autour de nous, chacun s'arrête, comme hypnotisé par cette première image, et s'empresse de faire photos et films par peur de ne pouvoir avoir d'autres occasions.
A cet instant, le site est presque vide. En haute saison, il peut y avoir 6.000 visiteurs par jour, et sur l'année 2015, ils furent plus de deux millions. Notre guide pour cette journée se nomme Raoul. Lui aussi parle parfaitement le français, et lui aussi est passionné par son pays et « son » Machu Picchu.

Successsivement, nous visitons le temple du soleil, le temple du condor, arpentons de minuscules ruelles pavées, montons, descendons, avec toujours, autour de nous, des paysages indescriptibles de beauté.










Véritable ni d'aigle défiant l'équilibre, le Machu Picchu marque son visiteur, et semble l'inviter à rester. Les terrasses herbeuses se faufilent jusqu'à se perdre aux yeux dans les montagnes, et ne devenir qu'un trait régulier. Les plus courageux d'entre nous se risquent sur le chemin de l'inca qui mène tout là haut, jusqu'à la porte du soleil, ouvrant et protégeant l'accès au site.

 

S'offrir une pause, un gros rocher sur lequel s'asseoir, et admirer, admirer tout simplement. Car, ici, les mots sont inutiles. Un seul de nos sens est sollicité : la vue. Bien entendu, par des photographies, à travers des reportages télévisuels, nous connaissons le Machu Picchu, mais l'avoir là, devant soi, il n'a rien de mieux. Époustouflant, insensé.


Comment des hommes ont-ils pu venir jusqu'ici ici, sur ces pentes abruptes, dompter ainsi les hauteurs, utilisant la montagne et ses ressources comme de véritables alliés. Nous profitons au maximum de ce rendez-vous, cherchant ce qui ne peut-être vu en pliant les yeux. La lumière du soleil, taquinée par de légers nuages, caresse les hauteurs de couleurs changeantes. Le site s'assombrit, puis tout à coup respire une couleur éclatante. Le spectacle est total, nous sommes des privilégiés, nous en sommes conscients.
Au milieu de l'après-midi, sur le chemin du retour, il est toujours présent, là dans notre regard, le Machu Picchu. Comme un refrain que l'on apprend par cœur pour ne pas l'oublier, nous gardons cette vision, la répétant à l'infini, comme pour la garder, la graver en nous. Nous venons de voir quelque chose de rare, et nous en sommes très heureux.

Plus tard dans la soirée, revenu à notre village de base, autour d'un bon repas, nous partageons nos impressions. Depuis notre départ, nous avons découvert un Pérou amical, doté d'un riche patrimoine, d'une étonnante diversité de paysages, chargé de mystères. Mais que serait le Pérou, sans le Machu Picchu ?



1 commentaire:

  1. salut belle sœur félicitation pour ton Blog ,on partage le voyage avec vous tu me donnes vraiment l'envie de connaitre le Pérou. Et les photos du Machu Picchu j'adore . Dur L’altitude pour janny ?? BIZZ

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