mercredi 29 septembre 2021

Côte atlantique

 Arcachon - Dune du Pilat   

Ce matin ce n'est pas jour de marché, mais jour de pluie. Partis sous un ciel optimiste, nous arrivons dans les faubourgs d'Arcachon, sous un ciel gris, et une petite bruine poussée par le vent. 

Nous nous installons à La Teste de Buch, dans le village des pêcheurs. Il fait frais et la pluie semble décidée à nous empêcher de profiter de cette journée. Bravant le ciel, nous déplions les vélos, suivons la piste cyclable, pour quelques kilomètres plus loin, entrer bien humide dans Arcachon. Le temps de passer par l'office de tourisme, et le ciel se dégage. Nous allons pouvoir visiter la ville à vélo sans précipitation, et profiter des grands quartiers qui la composent : la ville d'été, la ville du printemps, la ville d'automne et la ville d'hiver. Arcachon est une ville bourgeoise, riche, mondaine, une ville de villégiature, qui, par ses maisons de front de mer, cache l'activité commerçante de son cœur. Si l'on reste sur la balade des plages, c'est n'est qu'une succession de restaurants et de cafés, où l'on vient déguster, installer dans de confortables canapés et fauteuils, de petits cannelés, accompagnés d'un Darjeeling fumant. Les passants flânent, lisent les menus, fixent l'horizon, suivent des yeux les bateaux rentrant au port, pour s'immobiliser enfin, devant les sculptures monumentales de Bruno Cantalone, installées au début de la jetée. Les personnages du sculpteur, voyageurs et vagabonds, interpellent tant par la technique de l'artiste, que par le message qu'il souhaite transmettre, sur l'éphémérité du corps. Bien avant cette balade au-dessus des plages, nous avions arpenté la ville d'hiver, toujours à vélo, à partir du magnifique et fleuri parc moresque, où les joueurs de boules s'en donnent à cœur joie, dans un cadre bucolique. A partir du parc, nous découvrons une à une les superbes villas des années 1900, construites par de riches industriels, hommes d'affaires et autres "laird" écossais. Elles rivalisent entre elles de grandeur, de hauteur, et de finesses dans les décors. Les jardins, tout autour, adoucissent leurs dimensions, parfois démesurées, et étouffent les bruits de la ville basse. Un confortable silence recouvre la ville d'hiver. Notre balade se termine sur une des jetées du front de mer.

Le soleil se rit de l'horizon, transperçant de gros nuages d'un gris anthracite. En revenant à La Teste de Buch, nous parcourons le village des pêcheurs aux odeurs caractéristiques de l'océan. La journée s'achève autour d'une douzaine d'huitres et de bulots aïoli, et d'un verre de vin blanc.

  

 La Dune du Pilat

Le quartier des pêcheurs s'éveille, la journée de travail débute. Ici, camionnettes transportant les paniers à huitres vont et viennent, là, on nettoie les terrasses pour accueillir les clients du déjeuner, tout se met en place pour une nouvelle journée. Le ciel est un damier, partagé en carrés bleus, blancs et noirs. Pour l'instant le bleu prend le dessus, au moment où nous prenons la route de la dune du Pilat, qui sera l'ultime étape de ce séjour sur l'Atlantique. 

La dune n'est pas loin, juste quelques kilomètres. Une appellation "grand site" lui a été donnée, en conséquence de quoi, parking payant et petites boutiques de souvenirs. Un sentier sablonneux sous les arbres sillonne jusqu'au pied de l'impressionnante butte de sable. On y accède par un escalier abrupt, qui escalade les cent mètres de haut. Une fois là-haut, drôle d'impression. Le paysage est constitué d'un côté par le vert de la forêt, et de l'autre par le bleu de l'océan, au milieu une large bande de sable brun. C'est un phénomène étonnant que cette immense dune, qui peut se déplacer de huit mètres en une année. Nous marchons au plus loin sur la crête qui s'avère très large et sans danger. Le danger lui, il vient de la mer. Alors que nous étions baignés de soleil, tout à coup la mer et le ciel ne font plus qu'un, unis dans une masse grise menaçante avançant vers nous très vite. Quelques minutes plus tard, nous subissons une averse lourde et épaisse, et pataugeons dans le sable. Nous redescendons dans la précipitation, mais le mal est fait, nous sommes trempés jusqu'aux os. Arrivés au camion, c'est fini, le soleil est à nouveau là.

Une fois séchés et changés, nous nous dirigeons vers Biscarosse, et ses longues plages. En plus de l'océan, cette station balnéaire prisée, bénéficie de lacs, nichés au cœur de la forêt de pins. Nous nous arrêtons au bord du lac du Nord pour déjeuner au soleil.

Voilà, notre route tourne désormais le dos à l'océan, pour s'ouvrir sur l'horizon de nos Cévennes.

A la tombée de la nuit, nous nous installons à Villefranche de Rouergue, demain c'est jour de grand marché.